L’équipe de France est en pleine préparation pour Doha. A quelques jours du début des Championnats du Monde, nous avons rencontré l’un des cadres des Bleus qui revient sur les derniers Championnats d’Europe et sur les ambitions de l’équipe de France.
Interview de Michaël Bodegas
Où en êtes-vous de votre préparation ?
Michael Bodegas : Nous venons de terminer un common-training avec la Hongrie pendant trois jours. C’est une réelle opportunité pour nous de pouvoir se confronter à l’équipe championne du monde en titre. Nous rejoindrons ensuite la Serbie pour 4 jours d’entraînement.
Nous sommes dans une phase de développement au niveau tactique mais aussi dans une recharge des batteries en vue des championnats du monde qui arrivent à grand pas.
Après les très bons championnats du monde de l’été dernier, les attentes sur cette équipe de France sont bien plus élevées. On aurait aimé vous voir dans le top 8, et même dans le dernier carré des derniers championnats d’Europe. Malheureusement vous êtes tombés sur l’adversaire le plus coriace, la Serbie, en huitièmes de finale et ne pouviez donc faire mieux que cette neuvième place après la défaite. Quel est votre bilan de ces championnats d’Europe ?
Michael Bodegas : C’est un mix de frustration et d’optimisme. Il est clair que les attentes envers l’équipe de France sont plus élevées. Mais nous sommes aussi conscients que le plus dur est toujours de confirmer. Nous avons abordé cette compétition dans l’optique de préparer les deux compétitions suivantes. Contrairement à nous, les enjeux pour les autres nations de notre groupe étaient certainement plus grands avec la qualification aux championnats du monde et un billet pour les Jeux Olympiques à la clé.
Nous ne sommes pas entièrement satisfaits du résultat, mais le positif est que la marge de progression de l’équipe est immense. Ce qui nous rend confiants pour la suite de la saison.
Match nul contre le Monténégro, courte défaite en fin de match face à l’Espagne, championne d’Europe, courte défaite également en fin de match contre la Serbie… L’objectif de médaille olympique semble possible, non ?
Michael Bodegas : Nous ne nous refusons pas de rêver grand car nous avons compris ces deux dernières années que nous avions le potentiel pour faire de grandes choses. Le reste est entre nos mains, effacer les petits détails en notre défaveur pour pouvoir jouer sans complexe contre les plus grandes nations.
A plus court terme, vous allez débuter les championnats du monde dans une dizaine de jours. La France semble être dans un groupe plus qu’abordable avec la Grèce, le Brésil et la Chine. Quels seront les objectifs sur cette compétition ?
Michael Bodegas : Imposer notre identité de jeu et monter en puissance au fil des matchs. Nous avons la chance d’avoir deux adversaires respectables mais qui restent à notre portée en début de tournoi. Nous finirons la phase de poule avec un match contre la Grèce, un des prétendants au titre. Cela nous permettra de tester notre niveau et si tout se passe bien, de prendre la première place du groupe.
Nous devons nous concentrer sur nous-même et engranger de la confiance pour arriver prêts lors du match décisif de croisement.
A titre personnel, tu as déjà remporté une médaille olympique (médaille de bronze en 2016) et un titre de champion du monde avec l’Italie (2019). Est-ce qu’une médaille avec l’équipe de France, aux championnats du monde ou aux JO, aurait une autre saveur pour toi ?
Michael Bodegas : Revenir en équipe de France est un choix qui implique beaucoup de sacrifices. Tout d’abord envers ma femme et mes enfants. Mais aussi sportivement.
J’aurais pu continuer avec l’équipe d’Italie qui me comptait encore dans ses plans pour cette saison olympique.
L’attribution des jeux à Paris est un élément qui a fait pencher la balance. J’ai eu la chance de disputer deux fois les jeux olympiques, et la ferveur autour des performances des équipes nationales est quelque chose d’unique.
Si j’ai fait le choix de revenir en équipe de France, c’est pour vivre des émotions qui seront à mon avis incomparables avec tout ce que j’ai pu vivre auparavant avec l’Italie.
Jouer pour mon pays avec mes amis d’enfance à la maison est une opportunité qui ne se présente qu’en fois dans une vie. Je veux écrire l’histoire et offrir un héritage aux générations futures.
(Une – Crédits Photo : WP Inside)